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         | | On désigne sous ce terme une phrase, des vers, etc composés de mots d'une syllabe (ou d'une lettre), puis de deux, puis de trois etc ; ce nombre pouvant ensuite décroître. 
 Tes
 Attraits
 Pour jamais
 Belle Elmire
 M'ont su séduire.
 Sous ton doux empire :
 Content quand je te vois,
 Mon ardeur pour toi
 Est extrême
 De même
 Aime-
 Moi
 Charles-François Panard
 
 Tous
 Jaloux
 Sont des fous
 Que je blâme :
 Fi d'une flamme
 Qui nous ronge l'âme !
 Fais, mon cher, comme moi
 Pour braver la loi
 D'une amante
 Changeante,
 Chante,
 Bois.
 Charles-François Panard
 
 À la mer nous avons trempé crûment quelques gentilles allemandes stupidement bouleversées
 Jacques Bens
 
 J'ai cru voir parmi toutes beautés insignes Rosemonde resplendir, flamboyante, pantelante, écartelée, évoquant quelque charme tordu scié sur un X.
 Georges Perec
 
 À un but près, notre équipe gagnait dimanche bravement. Supporters enregistrez ! Triomphale opération. Revanche passera samedi après-midi sur la 2.
 Christian Nohel
 
 J'ai ici revu cette vision : hétaïre repentie, lesbienne vénalement dévergondée, déshabillant imperturbable, volontairement exhibitionniste, malicieusement stripteaseuse, frissonnante, arachnéenne, courtisane consommée dénudant presque câline, seins, sexe ras nu Ô.
 David P. Massot
 
 Murs, ville,
 Et port,
 Asile
 De mort,
 Mer grise
 Où brise
 La brise,
 Tout dort.
 
 Dans la plaine
 Naît un bruit.
 C'est l'haleine
 De la nuit.
 Elle brame
 Comme une âme
 Qu'une flamme
 Toujours suit !
 
 La voix plus haute
 Semble un grelot.
 D'un nain qui saute
 C'est le galop.
 Il fuit, s'élance,
 Puis en cadence
 Sur un pied danse
 Au bout d'un flot.
 
 La rumeur approche
 L'écho la redit.
 C'est comme la cloche
 D'un couvent maudit ;
 Comme un bruit de foule,
 Qui tonne et qui roule,
 Et tantôt s'écroule,
 Et tantôt grandit.
 
 Dieu ! La voix sépulcrale
 Des Djinns !... Quel bruit ils font !
 Fuyons sous la spirale
 De l'escalier profond.
 Déjà s'éteint ma lampe,
 Et l'ombre de la rampe,
 Qui le long du mur rampe,
 Monte jusqu'au plafond.
 
 C'est l'essaim des Djinns qui passe,
 Et tourbillonne en sifflant !
 Les ifs, que leur vol fracasse,
 Craquent comme un pin brûlant.
 Leur troupeau, lourd et rapide,
 Volant dans l'espace vide,
 Semble un nuage livide
 Qui porte un éclair au flanc.
 
 Ils sont tout près ! - Tenons fermée
 Cette salle, où nous les narguons
 Quel bruit dehors ! Hideuse armée
 De vampires et de dragons !
 La poutre du toit descellée
 Ploie ainsi qu'une herbe mouillée
 Et la vieille porte rouillée
 Tremble, à déraciner ses gonds !
 
 Cris de l'enfer ! voix qui hurle et qui pleure
 L'horrible essaim, poussé par l'aquilon
 Sans doute, ô ciel ! s'abat sur ma demeure.
 Le mur fléchit sous le noir bataillon.
 La maison crie et chancelle penchée,
 Et l'on dirait que, du sol arrachée,
 Ainsi qu'il chasse une feuille séchée,
 Le vent la roule avec leur tourbillon !
 
 Prophète ! si ta main me sauve
 De ces impurs démons des soirs,
 J'irai prosterner mon front chauve
 Devant tes sacrés encensoirs !
 Fais que sur ces portes fidèles
 Meure leur souffle d'étincelles,
 Et qu'en vain l'ongle de leurs ailes
 Grince et crie à ces vitraux noirs !
 
 Ils sont passés ! - Leur cohorte
 S'envole et fuit, et leurs pieds
 Cessent de battre ma porte
 De leurs coups multipliés.
 L'air est plein d'un bruit de chaînes,
 Et dans les forêts prochaines
 Frissonnent tous les grands chênes,
 Sous leur vol de feu pliés !
 
 De leurs ailes lointaines
 Le battement décroît,
 Si confus dans les plaines,
 Si faible, que l'on croît
 Ouïr la sauterelle
 Crier d'une voix grêle,
 Ou pétiller la grêle
 Sur le plomb d'un vieux toit.
 
 D'étranges syllabes
 Nous viennent encor ;
 Ainsi, des Arabes
 Quand sonne le cor,
 Un chant sur la grève
 Par instants s'élève,
 Et l'enfant qui rêve
 Fait des rêves d'or.
 
 Les Djinns funèbres,
 Fils du trépas,
 Dans les ténèbres
 Pressent leur pas ;
 Leur essaim gronde.
 Ainsi, profonde,
 Murmure une onde
 Qu'on ne voit pas.
 
 Ce bruit vague
 Qui s'endort,
 C'est la vague
 Sur le bord ;
 C'est la plainte,
 Presque éteinte,
 D'une sainte
 Pour un mort.
 
 On doute
 La nuit ...
 J'écoute : -
 Tout fuit,
 Tout passe ;
 L'espace
 Efface
 Le bruit.
 
 Les Djinns (1829) de Victor Hugo, tiré du recueil "Les Orientales"
 
 
 Ô
 un
 rat.
 Cris,
 Joues
 Blêmes
 courses
 éperdues
 moqueries
 ricanantes
 poursuivent
 l'effarouchée
 
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