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Skyrock

En vente : ouvrages
sur les énigmes !
   Fiche d'identité   
- L'histoire
Skyrock, créée en 1986, est l'aventure d'un seul homme : Pierre Bellanger. Tout petit, il tombe dans la FM et participe à l'aventure des radios libres : Radio Paris 80, Cité 96, Cité Future. Puis il installe la sienne La Voix du Lézard qu'il transforme en Skyrock.
En 1999, Hachette Filippacchi Media s'est séparé des 80% du capital en le vendant fonds d'investissement britannique Morgan Greffell Private Equity (filiale de Deutsche Bank)
En 2006, les 80% du capital de Morgan Greffell Private Equity sont vendu à Axa Private Equity, filiale de l'assureur Axa.

- Slogans
1991 Plus de tubes et moins de pub.
1995 Priorité à la musique

- Diffusion
En FM : se rapporter à la liste ville par ville.

- Statut
D : réseau national.

- Capital
80% Axa Private Equity, filiale de l'assureur Axa
20% Pierre C. Bellanger

- Responsables
président directeur général : Pierre C. Bellanger
directeur des programmes : Laurent Bouneau
rédactrice en chef : Karine Duchet

- Cible
15 - 35 ans

- Coordonnées
37 bis, rue Greneta
75002 Paris
Tél : 01.53.40.30.20
Fax : 01.40.26.26.43
Minitel : 3615 SKYROCK

- Code RDS
SKYROCK
   Commentaires   
- Points forts
Une bonne programmation musicale ciblée.

- Points faibles
Le goût douteux de certains animateurs.

   Skyrock, dix ans après   

La station, qui revendique - comme à ses débuts en 1986 - un public jeune, délaisse les émissions de libre antenne pour un programme essentiellement musical consacré au rock alternatif, à la transemusic et au rap.

Il y a dix ans, Skyrock poussait son premier cri sur les ondes. Depuis, la station a grandi et le ton a évolué. Pour suivre les attentes de son public, les 15-25 ans, elle a modifié aussi sa grille de programmes. La radio, qui avait fait de la libre antenne l'une de ses marques de fabrique, a abandonné, pour l'instant, ce type d'émission en direct. Le départ de Maurice, animateur depuis deux ans de "  Maurice Skyrock 21 h "  (Le Monde du 28 novembre) qui écoutait, faisait parler mais surtout rabrouait les auditeurs, signe-t-il la fin d'une époque ? " Skyrock a une histoire qui s'enracine dans le mouvement des radios libres, explique Pierre Bellanger, fondateur de la radio et gérant de la société éditrice Vortex. Dans les années 80, on a vécu quelque chose de formidable, où tout était possible. Et tout a été tenté. Ne reste aujourd'hui que ce qui est vraiment nécessaire. "

Quand il lance Skyrock (" Sky ", pour ses auditeurs), Pierre Bellanger, fils d'un ancien directeur du Parisien, n'en est pas à son coup d'essai. Sept ans auparavant, on l'entend déjà sur Radio-Mongol, à l'université Paris-VIII (Vincennes). En 1981, il fonde Cité-Future, en association avec Le Monde, puis, deux ans plus tard, il lance la Voix du lézard. La station programme de la musique new-age, et touche alors les milieux branchés de la capitale.

En 1986, avec Skyrock c'est une aventure d'une autre envergure qui démarre : celle de la radio commerciale, puisque la publicité sur les ondes des radios libres a été autorisée par François Mitterrand. Autre dimension, autres rapports au public et surtout autres moyens financiers, mais pas de regrets pour le bourlingueur de la bande FM : "  La Voix du Lézard n'aurait pas pu devenir un réseau. Elle était trop " fermée ", c'était la radio de 400 000 personnes, confie Pierre Bellanger. À la différence de beaucoup d'autres radios libres, au lieu de disparaître ou de s'enfermer dans une sorte de cocon tribal malheureux et plein de ressentiment à l'égard de l'extérieur, on a évolué. Aujourd'hui, on touche 2 millions de personnes.

Forte de son héritage de radio libre Skyrock revendique, aujourd'hui encore, un ton impertinent, " mais pas de la même manière qu'au début, parce que les auditeurs changent ", précise le directeur du réseau qui regroupe aujourd'hui 91 fréquences. Pour lui, l'osmose entre le média et son public est primordiale. Et tout est question de moment opportun, de " phase " avec les auditeurs. Il cite l'exemple de " Bonsoir la planète ", émission de libre antenne qu'il avait lancée en 1992, pour expliquer que certains débats, utiles un temps aux auditeurs, " peuvent devenir ensuite un rabâchage de lieux communs ". " Il faut arrêter, avant que le public se lasse ", tranche-t-il.

Aujourd'hui, Skyrock ne fait pas de la libre antenne un axe essentiel. La musique reste plus importante que jamais. Elle " a quelque chose à dire, plus important parfois que les discours des auditeurs. Aujourd'hui, au lieu d'avoir à l'antenne des gens qui affirment le racisme, c'est dommage, on diffuse la chanson de Khaled : Aïcha. C'est plus parlant ", explique Pierre Bellanger. Il définit sa radio comme un " diapason anticipant " des aspirations des 15-25 ans. " Son " public manifeste des goûts musicaux beaucoup plus éclectiques que celui des années 80 : " Aujourd'hui, il n'y a plus une musique jeune qui fait l'unanimité. "

Skyrock articule donc ses programmes autour de trois axes principaux : le rock alternatif, la transemusic et le rap - la station revendique d'ailleurs le titre de première radio rap -. " Pour un teenager, la musique est un référent culturel ", et diffuser un titre nouveau avant Fun ou NRJ, ses principaux concurrents, est plus que jamais une priorité. Dans cette course à l'audience, on assiste aussi à un chassé-croisé des animateurs d'une station à l'autre. Il y a quelques années, Fun Radio avait " volé " Arthur à Sky, qui a elle même " chipé " Maurice à Ouï FM. Et l'été dernier, David Massard, alias Difool qui fit les belles heures de " Lovin'fun " avec le Doc a finalement quitté Fun Radio pour Skyrock.

Un transfert qui s'annonçait difficile, Difool n'ayant pas ménagé ses attaques contre Skyrock lorsqu'il collaborait à Fun. Pierre Bellanger répond par la négative : " Quand Difool se fichait de nous sur l'antenne de Fun, il mettait le doigt sur des travers de Skyrock, et il avait raison. Il nous a obligés à nous remettre en cause, dans les années 1994-1995. On a réagi. Et on a accru notre audience de 20%. " " La radio, et surtout la radio jeune, c'est un monde très brutal ultra-compétitif ", ajoute-t-il, avec un sourire qui prouverait que ce n'est pas pour lui déplaire.

Le Monde, Delphine Kindennans - 15 décembre 1996
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